mardi 4 août 2015

Il y a les pensées qui s'entrechoquent, les points de vue, le jugement péremptoire, l'organisation des éléments,

toute cette machinerie à percer,

et soudain la corneille
se précipite vers la fenêtre
l'évite de justesse et disparaît.

C'est l'éclair du vrai monde.

C'est comme cette feuille de bégonia bambou
où sont disposées délicatement
des lunules blanches,

que penser ?

Cette feuille échappe à tout.

En plein centre de la vitre,
l'éclaircie dans le ciel gris est un vertige,

les stries sur la coquille Saint-Jacques
n'ont besoin d'aucune parole.

Secouer la tête comme une salière,
qu'il n'y reste rien !

Hébétude de l'innocence,
comme un grand coup de vent,

ou bien trois mots de Plotin,
"le beau est originaire",

cela suffit !

La pluie se remet à tomber.
Les corneilles se mettent à couvert.

La flamme du bûcher des vanités est claire.
Elle danse au centre de ceux qui sont dépossédés.

Comme le limon des eaux courantes,
il y a des pensées à déposer.

Prise au piège d'un bocal, la main s'en échappe
quand elle lâche ce qu'elle voulait attraper.

Il n'y a rien à attraper.

Insaisissable monde;
C'est ainsi que naît l'amour pour les oiseaux.
Ils échappent toujours

C'est ainsi que jouent les enfants,
"tu ne m'attraperas pas !"

Ils sont dans le courant,
le bateau de papier aussi.

Il est déjà temps de passer à autre chose,
d'ouvrir la fenêtre, de sentir l'air
comme on met un pied dans l'eau.

Vivre appelle.







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