vendredi 7 août 2015

Dans la pénombre d'une chambre,
devant un mur orange,
il n'y a nulle crainte. 


Présente à tout moment est cette nudité.
Mots écrits, mots lus dansent avec le feuillage
plus loin que la fenêtre.

La chaleur est-elle là dehors pour ralentir une fièvre plus grande ?

Rien ne bouge.
Effort ou non-effort viennent à leur heure.

Au jardin, une tomate se forme parmi les fleurs.
Lui accorder confiance jusqu'à son terme.

Si l'âme avait des mains,
quelque chose tomberait.
N'y a-t-il plus rien vraiment ?

Le soleil est comme de glace.
Tout se fige dans sa brûlure.

Ne pas trop bouger.
Attendre la fin de cette dévoration de lumière.

Les abeilles cherchent de l'ombre
dans le cœur des hortensias.
Les rumeurs s'éloignent.
La ville est en cuisson.

Et si le soleil s'approchait un peu trop près,
quel refuge ?

Le mur orange ne vacille pas. Rester nu.
Accueillir entre les persiennes
cette lumière que le regard éclaire.
Il n'y a rien d'autre à faire.

Peut-être est-ce le moment d'écrire à quelques amis.
Recevoir la visite d'une lettre accroît la fraîcheur de l'ombre.

Un paysage s'installe.
Les mots deviennent la brise qu'on attendait.

On lit une voix, on se berce à sa douceur.

Donner, c'est autant recevoir.
Ici, rien n'est à ajouter.

"Donne-moi à boire ce soir,
disent les feuilles du kiwi toutes flapies"
Celui qui arrose calme sa soif.
l'eau devient une amie.

Dans la pénombre d'une chambre
le mur orange n'est pas une prison.
Des pensées s'éloignent. Elles ont eu leur heure
D'autre viennent.
De recul en recul, ce n'est pas l'essentiel.

Le léger mouvement des feuilles
à l'orée de la fenêtre est comme une parole.
De cette soif naît la paix.




Peinture Nicole Dureux


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