samedi 22 août 2015

Ce qui advient en ce pays d'absence,
ce qui n'est ni grain, ni semence,
est là pourtant.

Avec cette lumière ardente,
le volet est baissé.
Fenêtre aveugle.
Pas d'échappatoire.

La voix est comme une étoile.
Elle vient de loin, très loin.

Elle prend avec elle
l'angoisse du nourrisson
quand le jour décline.

Elle est aussi le râle du mourant.

Pourquoi, pourquoi,
et s'il y a de l'infini,
où cela finit-il ?

Elle offre un visage
comme une flamme
sur un fleuve noir.

Elle ne ment pas, n'emberlificote pas.

Elle ose à peine reconnaître
qu'elle est une voix qui cherche ses mots,
une voix adossée à un mur.

Tous ces jours pour enfin reconnaître
qu'il n'y a rien ici que l'on veuille vraiment,
toute cette lumière falote.

la voix supplie à la porte ouverte.
la porte ne s'ouvre pas plus grande.

la voix a aussi des yeux.
Elle regarde de loin.
Elle est à sa naissance et aussi à sa mort.

Elle ne trompe plus personne.

Toutes ces années comme une lézarde
qui s'agrandit et nul ne sait
ce qui va apparaître.

Toutes ces nuits de dialogue avec le silence
pour se préserver de la simplicité d'un pas
et qui l'a fait ?

La voix n'est plus qu'une aile de papillon.
Elle est toute dans son mouvement,
dans son passage de fleurs en nuages.

La voix vient de loin, très loin,
plus loin que la fenêtre privée de ciel.

Elle rassemble ses petits
et ce sont des mots

qui ne forme pas une armée,

juste un peu de poussière d'or
que le vent disperse dans un grand soupir !


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