Au musée des Beaux-Arts, tu tombes en arrêt devant une toile, impressionné par sa lumière et sa finesse. C'est un groupe d'hommes et de femmes sur une plage, des pêcheurs à pied qui se sont rassemblés et regardent le produit de leur pêche. Tu es fasciné notamment par leurs jambes et leurs pieds dont chaque doigt est fidèlement représenté. Ce qui te frappe, ce n'est pas la toile en elle-même, assez banale . Mais c'est l'amour que le peintre a mis dans son travail. Du"bel ouvrage" ! Pourquoi un tel amour ? Tu ne sais pas, tu ne sauras jamais ! Peut-être était-ce pour oublier, s'oublier, ne plus rien être que présence tranquille à ce qui se réalise par l'intermédiaire d'un pinceau.
Tu penses aussi que si le "moi" envahit tout, très souvent à notre époque, c'est parce qu'il ne trouve plus où et comment s'oublier !
Un autre tableau, du "bel ouvrage !"
vendredi 30 août 2013
jeudi 29 août 2013
Ce matin, au réveil, par la fenêtre de l'escalier, tu restes un instant immobile pour contempler un lever de soleil. Le fond du paysage ressemblait à une peinture japonaise et le disque solaire était curieusement coloré : jaune d'or en haut, rouge incandescent à la base. Il y avait aussi un curieux nuage tout effilé qui s'accordait très bien avec la ligne noire de la colline et les quelques toits épars des maisons ! Tu as pensé que le soleil se lève pour tous, pour les reconnaissants et pour les ingrats, pour ceux qui crient et dont le cri reste sans réponse et pour ceux qui ont provoqué le cri et qui n'en souffrent pas ! Pour tous la même lumière, la même splendeur, la même générosité solaire ! Tu as eu le temps de saisir un appareil photo, mais déjà le soleil avait changé ! Il reste deux images qui n'ont rien à voir avec cet éblouissement !
mercredi 28 août 2013
A travers les grilles du parc des dizaines de toiles d'araignée subitement se révèlent et se balancent au vent grâce au premier brouillard matinal de cette fin d'été ! Fascination devant la précision géométrique de leurs constructions ! Et cela pour attraper quelques moucherons !
Tu marches dans le brouillard et son odeur qui réveille de lointains souvenirs ! Confiance soudaine malgré la marche incessante des saisons, le passage irréversible des jours ! Les araignées, elle aussi, sont à la merci du vent, de la pluie, d'un doigt d'enfant ! leur toile tissée dans le secret de la nuit, en un instant peut-être détruite ! Et toi que tisses-tu avec patience dans le chaos du monde ?
Tu marches dans le brouillard et son odeur qui réveille de lointains souvenirs ! Confiance soudaine malgré la marche incessante des saisons, le passage irréversible des jours ! Les araignées, elle aussi, sont à la merci du vent, de la pluie, d'un doigt d'enfant ! leur toile tissée dans le secret de la nuit, en un instant peut-être détruite ! Et toi que tisses-tu avec patience dans le chaos du monde ?
mardi 27 août 2013
Un chien blanc à la fenêtre d'une
maison te regarde marcher d'un air complice ! Connivence soudaine
entre toi et une bête heureuse d'humer l'air de la rue ! Et puis il
y a eu les quelques mûres du fond du jardin ! Laquelle avait le plus
de goût ? Tu as encore leur parfum un peu acide dans la bouche. Deux
fois rien qui viennent s'ajouter aux milliers d'autres riens qui
forment le bouquet de ta vie. Mais un rien auquel on prête
attention, un rien goûté comme on s’enivre de la senteur d'une
rose, n'est-ce pas extraordinaire ? Et si certains te regardent comme
moins que rien, pourquoi en serais-tu blessé ? N'es-tu pas le
goûteur de rien qui se contente d'un frisson de vent, d'une flaque
d'eau, trouée d'espace dans le bitume, d'un nuage amoureux, d'un
rire échappée d'une maison pour secouer les chaînes obscures de
la ville !
lundi 26 août 2013
Comme si toujours était là une main
amie, une main qui s'ouvre à nouveau, et par ce simple geste donne
l'assurance qu'il y a en soi le seul trésor qui vaille ! Tu
t'embarques sans rien prévoir, même si le ciel se couvre. Le
crachin ne peut atteindre le lieu le plus intérieur où parfois tu
te tiens, et tu ne le sais même pas ! On ne s'endort pas au bord des
gouffres, on avance porté par un oiseau aveugle qui s'est livré au
vent comme d'autres habitent le silence ! N'aie plus honte de cette
noblesse qui est l'homme habité par une présence ! Qu'en toi se
taisent les voix qui prétendent te connaître !
Qui peut donc prononcer ton véritable
nom ? Percée ou enfouissement, tu ne sais pas ! Ce pays est trop
libre, trop vaste pour y inscrire des signes dérisoires dans le roc
! Il n'accepte que des dessins sur le sable que les nuits venteuses
effacent ! Tu acceptes d'être un muet qui offre ces mots comme
d'autres chantent dans le noir ! Tu t'éclaires à la lueur d'une
perle que tu ne posséderas jamais ! Tu veux bien que l'on tourne
pour toi les pages d'un livre où s'effacent tous les visages !
dimanche 25 août 2013
25 août
Les feuilles de marronnier sont déjà
séches et malades. Le ciel s'est refroidi, a revêtu sa gabardine
grise de nuages. Tu regardes par la fenêtre avec en toile de fond le
tic-tac du réveil dans une maison silencieuse. Les martinets
sont-ils déjà repartis ? Le ciel est déserté, comme s'il fallait
la place libre avant l'arrivée de l'envahisseur : une armée de
gouttes de pluies ! Comment habiter paisiblement ce vide ? Comment ne
pas en avoir peur ? Retrouver le murmure, prêter foi à ce qui se
dit sans mots, une forme de tendresse, un terreau où des fleurs
poussent d'elle-même ! C'est cette espace que cherchent parfois avec
tant de désespoir ceux qui aimeraient un coeur comblé ! Tenir au
désert, imaginer la pluie qui pénètre la terre toute craquelée,
découvrir qu'il est possible que des graines germent dans l'aridité
du sable ! Peu à peu le vide n'est plus le vide, mais la maternité
du vent ! Le manque n'est plus le manque mais la coupe des
engendrements !
vendredi 23 août 2013
Chauve-souris qui tourne et tourne sans trouver de sortie, tu attendras la nuit pour reprendre ton envol ! Tu seras attirée par un souffle frais qui monte de l'herbe sauvage des fossés, un souffle presque imperceptible ! Mais cela suffira à ton bonheur de respirer la nuit à pleins poumons ! Et toi aussi, tu guettes des souffles, des chants presque inaudibles qui racontent toujours l'histoire d'un regard qui a pouvoir d'enchantement ! Si cette fraîcheur venait à disparaître, si chaque matin perdait lentement son élan, si la course folle du monde nous privait de l'arrêt d'une fleur dans sa gloire, d'une perle de rosée au bord d'une feuille, que deviendrais -tu ? Est-il possible d'effacer toutes les traces de clarté qui dessinent la paix des jardins ? Toi,, malgré ceux qui n'ont goût que pour la mort, continue en solitude ton chemin ! La trace vivante des tes pas, même si un vent de sable peut l'effacer, ouvrira des portes sans que tu le saches ! Même si tu boîtes, la douceur du pays qui t'accueillera saura guérir ta blessure !
jeudi 22 août 2013
Tu te tiens en silence, tu essayes de comprendre cette alternance d'ombres et de lumières. Encore ce matin, une fille marchait devant toi, les yeux rivés au sol, presque titubante, les épaules basses, comme accablée par une menace invisible ! Et plus loin, des branches couvertes de pêches dépassaient de la clôture d'un jardin !
Une mère de famille faisait traverser trois jeunes garçons qui s'apprêtaient à jouer dans le parc. "Quand vous avez fini, pour traverser, vous m'appelez !" Et le plus jeune se tournait vers elle, en lui lançant un merveilleux sourire plein de tendresse ! Est-ce ainsi que nous vivons ? Toujours, autour de nous la possibilité de l'abîme, celle de baisser les bras, celle de se laisser engloutir ! Mais aussi celle de choisir d'accueillir la vie, de la magnifier, de la remercier ! Ainsi tu es libre, rassasiant ta conscience de beauté ou la menant peu à peu en un lieu de torture ! Oui, tu es libre et le silence du soir
n'est pas vide. Dans cette conscience d'être, tu choisis la paix !
Une mère de famille faisait traverser trois jeunes garçons qui s'apprêtaient à jouer dans le parc. "Quand vous avez fini, pour traverser, vous m'appelez !" Et le plus jeune se tournait vers elle, en lui lançant un merveilleux sourire plein de tendresse ! Est-ce ainsi que nous vivons ? Toujours, autour de nous la possibilité de l'abîme, celle de baisser les bras, celle de se laisser engloutir ! Mais aussi celle de choisir d'accueillir la vie, de la magnifier, de la remercier ! Ainsi tu es libre, rassasiant ta conscience de beauté ou la menant peu à peu en un lieu de torture ! Oui, tu es libre et le silence du soir
n'est pas vide. Dans cette conscience d'être, tu choisis la paix !
mercredi 21 août 2013
De cette journée radieuse de soleil
que retiendras-tu ? A travers la fenêtre, on entendait la légère
houle des feuillages presque argentées de lumière ! Et ce chant des
feuilles était une invitation à ne pas perdre le fil qui mène à
un espace plus vaste où l'on respire ! Sur le trottoir, une fleur de
géranium gisait, encore éclairée de la sève qui la traversait.
Les fleurs aussi tombent, restent entre la vie et la mort pendant
quelques heures ! Et toi, où es-tu ? Entre la vie et la mort, à
préserver ton éclat, alors que tu meures, loin de ta terre ?
Peux-tu dire que tu vis vraiment, qu'une houle étrange s'est emparée
de ton être ? Chaque jour, tu recommences les mêmes gestes, le même
trajet, les mêmes paroles. Cela peut-il être autrement ? Tu n'as
pas de réponse toute faite. Il y a seulement cette suie étrange et
terne qui t'empêche de regarder vraiment. Qui enlèvera cette peau
qui n'est pas tienne ?
Fleur de géranium sauvage
mardi 20 août 2013
En guise d'introduction
Derrière la souffrance, plus loin,
dans un silence bruissant, comme le vent dans les trembles, se tient
un murmure. Chaque jour il te raconte une histoire aussi simple que
celle du moineau perdu entre deux travées dans un grand magasin. Il
y a l'éclat particulier d'une rose trémière, auquel tu ne peux
échapper, un nuage à la beauté envahissante qui prend la place de
tes pensées. Tu te mets à sourire de ton bavardage incessant. Ce
murmure, lui, se signale par une paix que tu ne comprends pas ! La
brume de l'aube d'été près de la rivière disparaît si vite,
comme ce murmure. Mais il est possible de le surprendre. C'est comme
une larme en train de naître qui n'ose pas glisser sur la joue.
Personne ne se rend compte de sa présence et pourtant, elle est là
! Parfois elle ne signale rien, elle est venue comme un papillon qui
n'a plus de chemin ! Elle est comme un trou d'aiguille par lequel
passe toute la tendresse du monde ! Tu vois alors et tu comprends ,
mais jamais tu ne pourras redire ce murmure ! Il vient à toi, il est
l'étoile qui se met à briller autrement, une nuit, juste pour toi.
Et cette étoile t'attire, elle te parle. La foule qui passe à côté
de toi ignore ce mystérieux dialogue. Tombe-t- on amoureux d'une
étoile ? Et pourtant, toi seul a remarqué cet éclat. Puis chaque
jour, d'autres murmures te surprennent ! Tu n'habites plus une terre
désolée, mais une terre qui te parle, t'offre une
histoire nouvelle, comme un bout de pain ou une goutte d'eau pure
apportés par un oiseau de nulle part dans ton désert ! Alors tu te
tiens derrière ta souffrance comme on s'éloigne d'une tempête de
cendres. Tu deviens guetteur de murmures, tu a foi en leurs
promesses. Tu devines la beauté d'un cercle qui se referme, tu n'as
de regard que pour ce qui traverse ton ciel !
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