lundi 4 novembre 2013

Nuit, interrogation de la nuit quand tout se recouvre, marmite obscur, couvercle qui tombe ! Tu ne vois plus quel chemin prendre ! Fumées couchées par le vent des cheminées, nuages qui se déversent jusqu'à plus soif, et la soif intense d'un seul visage, que décider vraiment ? Le vent souffre aussi avec les feuilles qui résistent, ne veulent pas du tombereau et de la fosse qui les attend. Interrogation des regards. Vous ne voyez pas, vous ne voyez rien ! Certains promènent leur chien. Tu promènes ton cri dans sa prison, un cri bien au chaud, là à l'intérieur, sans fenêtres. On ne sait jamais, cela pourrait déranger, un cri sauvage ! Mieux vaut qu'il soit bien enfermé, bien docile, mais c'est un cri qui ronge les murs avec sa langue râpeuse, un un cri qui utilise des variations infimes pour limer les barreaux de sa prison. Tu as peur parfois qu'il t'ouvre la gorge, qu'il arrive à passer entre tes dents pour se jeter sur des oreilles bien raisonnables, qui n'écoutent que du convenable, qui ont choisi de prolonger leur sommeil quitte à s'endormir sans jamais se réveiller ! Tu ne sais plus quoi faire avec lui ! Tu ne sais plus quoi faire de ce visage qui te hante ! Pourquoi ? Mais pourquoi ? Tu vois bien que c'est un cri qui doit finir dans une étreinte, celle qui écarte les baillons, les bandelettes, les chaines transmises sur au moins trois générations ! Tu vois bien ce fossé, et l'autre rive qui t'attend ! Mais ton cri demeure emprisonné. Tu ne peux pas crier ! On te l'a interdit ! Tout juste l'écrire, impuissant à rendre son intensité,  pour des passants qui prendront le temps de lire ce cri écrit, n'y comprenant rien et oubliant aussitôt qu'il ne s'agit pas de mots, de lettres, mais d'un cri qui gémit et retourne à sa tanière !


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