jeudi 28 novembre 2013

Au feu rouge , tout à l'heure, cette femme, un bandage à la main qui pleure, et son fils à son côté qui la conduit, les traits impassibles presque glacés ! La voiture démarre et tu garde en mémoire ce visage rougi de larmes ! La nuit est noire maintenant. Tu repenses à elle. Drame du quotidien. Était-ce un décès, une dispute, de la fatigue ? Tu ne le sauras jamais, mais cette femme te ramène doucement à ton humanité. Parfois tu te crois solide. Est-ce si sûr ? Ce soir, entouré de vitres noires, dans ce bureau vide, tu regardes tes mains, tu sens le poids de ton corps. Eclair brusque de phares de voitures. Tu penses à ce corps compagnon. Qui mène qui ? Dans quelques instants tu te lèveras pour t'enfoncer dans cette nuit humide de novembre. Peut-être penseras-tu à cette femme qui pleurait, ou à d'autres, au loin qui se cachent, et qui ne comprennent pas ce qui leur arrivent. Peut-être pleureras tu ce soir ? Et cela viendra sans que tu sache pourquoi, emporté par un courant qui t'enlève peu à peu ce que tu croyais t'appartenir. Et tu te cacheras aussi avec ces larmes sans raison, comme parfois tu le fais avec un sourire échangé pour rien mais qui ébranle ton être de part en part. Tu te souviens ?

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