vendredi 1 mai 2015

Peut-être que tu ne comprendras pas ? Peut-être que la pluie sera là pour emporter l'encre des pages noircies ? Peut-être que tu perdras la mémoire, que tes jours seront comptés . Peut-être que tu trembleras ou seras apaisé, que tout cela ne sera rien, même ce que tu aurais pu voir autrement ?

Mais ce sourire, ciao, cela suffit !


Tu ne verras plus ces nuages noirs, ce vent froid qui remonte la rue. Tu seras comme un papillon avec une aiguille en pleine poitrine. Peut-être qu'une fenêtre s'ouvrira ? Peut-être que tu n'auras plus aucune force ? Peut-être que toutes les larmes versées te seront alors rendues ?

Mais ce sourire, ciao, cela suffit !

Peut-être sera-t-il temps de ne plus tourner en rond ? Peut-être le désert s'étendra-t-il ? Peut-être te versera-t-on un verre d'eau fraîche sans que tu le demandes ? Les mots te viendront laborieusement. Peut-être demanderas-tu si l'on est dimanche ?

Mais ce sourire, ciao, cela suffit !

Au moins, tu ne te seras pas crû quelqu'un et même quelque chose. Ton manteau de morgue humaine aura pris les mites dans l'armoire. Tu n'auras pas joué des coudes. Tu n'auras pas donné ta carte comme on vend son âme. Peut-être te bousculera-t-on ou te regardera-ton de haut ? Peut-être rira-t-on de toi, parce que tu auras oublié jusqu'à ton nom et que tu passeras des heures à regarder la pie se cacher dans le cerisier ou à te souvenir

de ce sourire, ciao, cela suffit !

Peut-être que ce sera définitif ? Peut-être que des gens t'en voudront ? Peut-être qu'il y aura même une seule personne sur cette terre qui continuera à te détester malgré ta demande de pardon ? Toi,tu ne garderas
que les blessures qui feront de jolis dessins sur ta peau d'âme, des tatouages qui viendront t'entamer, qui feront que rien ne sera clos, lisse, parfait ? Peut-être que cette boiterie perpétuelle sera ton plus beau trésor,

avec ce sourire, ciao, cela suffit ?

Peut-être que toute condamnation sera levée, et que cela coulera de source ? Peut-être ne te restera-t-il que cela à offrir ? Peut-être sera-ce bien que tes haillons ne puissent rien cacher ? Peut-être sera-t-il temps alors de te souvenir de ton futur,

et de ce sourire, ciao, cela suffit !

Et maintenant, tu regardes la pluie. Il n'y a plus qu'elle qui emporte bien loin les "Tu aurais pu, tu aurais dû, il aurait fallu, je n'ai pas su, je n'ai pas pu", tout cela bien ficelé dans un paquet de "je ne connaîtrai jamais".

Et là, au bord du vide, noyé dans le silence, il te reste un sourire !
Ciao !

Cela suffit !


3 commentaires:

  1. Ah, mais quel sourire ! Il éclaire le vide, fait luire de l'intérieur le silence...

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  2. C'est Ciao....mais reste le sourire....merci François , un beau billet

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