lundi 18 mai 2015

Deux ombres bougent avec le vent
sur un mur blanc.
l'ombre d'un nuage passe
et disparaissent
leurs lignes fragiles.
Reste le mur immobile
où rien ne vit.
Ainsi ta vie peut-être
que révèle la lumière.


J'apparais, tu apparais
par ce soleil.
Mais pour combien de temps ?
J'entends ta respiration.
Tu perçois la mienne.
Nos vies dansent
sur un drôle d'écran.
Parle plus fort,
je n'entends pas ce que tu dis,
ne comprend pas ce que tu vis.

Ecoute-moi bien !
Peux-tu comprendre
que je n'existe plus ?
Je murmure avec peine
quelques mots
à une oreille lointaine.
Mon ombre a disparu
à tout jamais
derrière un nuage noir.
Je ne vis plus.
Le mur est blanc de solitude.

On frappe parfois à ma porte,
on fait comme si j'étais là.
On vient exister sur mon dos
qui est un mur blanc et vide.
Mais je vois bien que
la lumière ne passe plus.
Mon ombre a disparu.
Toi tu es là, sans être là.
Tu n'envahis rien.
Tu es la seule fenêtre
qui ne s'enfuit pas.
Je vois au travers
un papillon blanc
la houle des feuillages
qui se pose comme
une caresse sur mon épaule.

Je murmure avec peine.
Je sors de ma poussière
de silence et de vide.
Ma voix est encore tout ensevelie.
La fenêtre n'est pas obscurcie.
J'entends ta respiration.
Tu entends la mienne.
Une trouée apparaît
dans le nuage noir.
Un rayon en jaillit.

Et je vois l'ombre de mon corps
sur ce mur blanc.
Est-ce bien moi qui bouge ainsi ?
Mes mots retrouvent leurs ailes.
Je m'étonne d'exister un peu,
pose un baiser
sur cette ombre naissante.
Par la fenêtre,
le monde dépose sa caresse.
Il n'y a rien à reprendre.
Il ne faut plus rien.
Il ne faudra plus jamais.
Seulement être là
et laisser l'ombre danser !




2 commentaires:

  1. Toujours très beau !
    Merci François

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  2. Très touchant. "Le mur est blanc de solitude"... Ah! "Laisser l'ombre danser !"

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