samedi 10 janvier 2015

Meutres,
pans entiers de tendresse dans le néant,
là où il n'y a rien,
pas un mot, pas une caresse,
meurtres, pourquoi
des yeux vides tuent
pour qu'il n'y ait plus rien,
rien, le sang, la mort,
inexorable désert,
tous poussés dans le gouffre,
on ne parle plus,
on n'écrit plus,
on ne dessine plus,
on ne rit plus.
les visages gris sont privés de tout espace.
La moindre lumière est sous le boisseau.
le mensonge d'une parole aux ordres
coupe les herbes rebelles
sous les pieds bottés !
Le simple étonnement d'être là
n'est plus de mise.
On assène les réponses,
alors qu'ici est
la question
qui se renouvelle, a soif,
désire, crie se méfie de toute prison.
Conscience,
tu as du feu, s'il te plait ?
Allume la vie,
pas la mort !
Tu es un aveugle, tu es nu, pitoyable.
Ta suffisance te mange l'âme.
Les oiseaux chantent pendant que tu pérores
sur ton socle de marbre qui déjà se fêle,
et qui te relèvera quand les vivants,
ceux qui ne s'en sortent pas tout seuls,
passeront à côté de toi ?
Ce sang est en toi aussi.
Il rassemble, libère des frontières.
Un fleuve de mères en douleur s'écoule
au pied de ta fenêtre.
Ces mères renouvellent
avec la terre le vœu
de mettre au monde pour la vie.
Verras-tu neuf ?
Verras-tu, lavé de cette poisse
qui traîne aux abords
des zones et des hangars,
la porte qui s'ouvre avec un rire ou une étreinte
et qui permet de sortir de ce cauchemar ?
"Qu'est-ce qu'elle a donc ma petite chanson
pour qu'elle ne te plaise plus ?"
Qu'es-ce qu'elle a donc
pour que l'hydre à sept têtes
s'en découvre mille nouvelles ?
Comment comprendre la haine visqueuse
qui se répand comme du fuel sur une plage ?
Tu vois, ici
il n'y a pas de réponses,
et parmi les questions
l'herbe sauvage et le corbeau méprisé
répondent avec un autre langage.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire