lundi 8 juin 2015

Cortège noire de la chenille sur le mur blanc !
Si c'est cela la vie,
tout frotte et tout se contorsionne.
Désordre du vent dans les feuillages !
Tu préfères ce mouvement.
La lumière ruisselle
sur chaque feuille du hêtre pourpre.


Pendant ce temps,
la chenille se râpe le ventre sur le crépi.
Elle cherche un oasis pour son cocon.
Ce n'est pas dans cette lumière crûe
qu'elle trouvera la paix.
Un peu d'ombre, s'il te plait !
Un peu de douceur !

Tu te crois une larve.
Le chant du merle est trop pur.
Les volutes de l'hirondelle
sont un rêve qui te fait mal.
A toi la boue, l'épaisse semelle
les poils, et le reste.

Puis il y a ces voix qui susurrent ;
"Ne touche pas cette bestiole !
Cette larve qui se traîne !
Ne la regarde pas,
même si elle a quelques couleurs !
C'est un piège à urticaire !

Pas étonnant qu'elle finisse par ramper
devant une telle avalanche de méchancetés !
Vite, de l'ombre, un coin tranquille
que je me mette en boule,
que je tisse le fil qui me fera disparaître !
Ne plus rien voir.
Ne plus rien entendre.
Je veux retourner là où...
je ne sais pas.

les cocons sont aérodynamiques.
le vent ne s'y accroche guère !
La chenille s'y est enfermée
avec son rêve.
Qu'il est doux de vivre ainsi caché !
Personne ne vous montre du doigt !
C'est peut-être surprenant,
mais il y a des cocons qui
se promènent sur les trottoirs de la ville.
Certains sourient pour être sûr
que personne ne viendra voir à l'intérieur !

Un jour c'est l'heure ! le moment,
le grand jour, l’événement !
l'élément déclencheur ?
Motus et bouche cousue,
cela demeure un mystère.
Le cocon fond, la coquille se fend.

Est-ce toi qui apparaît ?
Oh, ces couleurs sur tes ailes,
C'est ton rêve qui a déteint !
Tu n'as plus peur
même s'il ne te reste
que quelques heures.
La larve te salue bien
et te pardonne!
Allez ! tu viens visiter mon ciel ?


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