dimanche 21 décembre 2014

La route se déroule. Les vitres s'assombrissent.
Une petite église au loin est emportée
avec le ciel qui s'assombrit
et les boules de gui, taches d'encre
à l'horizon des arbres.
A toute vitesse, les images se déroulent.
Les visages s'éloignent,
la voiture tremble avec le vent
et le monde n'est plus rien.
Il s'en va derrière l'auto
qui fonce à tombeau ouvert !
Tout est enveloppé de pensées
qui vont et viennent,
malgré le silence dans l'habitacle.
Chacun n'est-il pas seul
avec ce qui l'habite et s'enfuit
aussi vite que la route qui se déroule ?
Un héron tout blanc picore
dans un labour près
d'un étang de gravière.
Le soleil voilé se faufile
dans les interstices d'un ciel transi
et forme des auréoles passagères.
Quel point d'appui avoir
lorsque tout défile si vite ?
Cette présence ne se retrouve
qu'au bord d'une lampe, la nuit tombée,
qui délimite l'espace où tisser des paroles
qui ont un visage de patience,
des mots qui portent la peine du monde,
son effroi, ses cris jettés
sans réponse dans l'instant.
Et l'instant d'après n'attend jamais !
C'est le combat qui dure
pour inscrire sa chanson,
devenir un peu ce héron trop blanc
dans la glaise noire et lourde,
témoin d'une porte qui s'ouvre
par où l'on peut s'échapper !


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