samedi 13 décembre 2014

Ce lieu ample, apaisé,
le chant de l'arbre,
la graine qui vivrevolte,
serait-il en avant
ou est-il là,
lieu immédiat,
trésor inépuisable
sève qui traverse
soudainement le bois mort ?
dépouillé de toute parole,
privé de toute issue,
tu t'ancres dans l'essentiel.
Dernières rafales de vent
qui emportent des feuilles
devenues grises !
Ton gîte est l'ignorance douloureuse.
Pans entiers de rêves
qui glissent avec l'eau noire
des trottoirs luisants.
Mort fixé sans fuite,
tu t'épures !
Pas de consolation.
l'aube se venge.
Tu es emmuré
avec une goutte de lumière !
A l'étroit en tes os, en ta chair,
des monceaux de ciel de nulle part
qui crient et appellent,
muet, tu ouvres les lèvres.
Qui lira ces signes
au plus près de leur vérité ?
Eloigné des rives familières,
esquif sur un fleuve aussi gris que le ciel,
Quelle rencontre dans cette distance
permettrait-elle au chant de se déployer ?
Partir n'y changera rien !
Nulle vision de qui se lève en ta prison !
Les murs ne sont pas des murs.
Ils sont là pour que tu te souviennes
de la parole comme un feu
qu'on ne peut éteindre :
fais ta demeure en ton cri !

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