jeudi 18 décembre 2014

A peine plus qu'un reflet,
l'impression d'un arbre mort
sur le linge sale du ciel,
a peine plus
qu'une ombre
aussitôt oubliée
qui sort d'un monde
où tout s'est effacé,
tu passes toi aussi
dans les allées
de ce cimetière
où même les tombes
se poussent du coude,
où les noms sont marqués
d'un or dérisoire et les fleurs
pâlissent déjà dans la bruine !
Où sont les morts,
Où sont les vivants,
quand les morts
enterrent les vivants ?
On assassine des femmes et des enfants.
On bâtit des caveaux pour de la poussière.
Tu marches dans les allées
sans croiser personne.
A peine plus qu'un souffle
que le vent disperse,
à peine plus q'un merle
effrayé dans son repas
de graines de vigne-vierge,
tu vois bien qu'il ne reste
dans cette montagne d'os
que la chaleur d'une main
un regard qui s'éclaire,
une voix qui ne s'éteint pas !
Tu vois bien qu'il ne reste
que la nudité du réel
où tout s'enflamme !



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