dimanche 16 novembre 2014

La lumière au loin sur l'autoroute :
une effraction du soleil
t'invite à suivre
le mouvement.....
les voitures te doublent en vrombissant,
soulèvent des nuages de feuilles brunes
qui vont se perdre on ne sait où !

Au loin, cet éclair demeure, t'accompagne.
Y aura-t-il une fin pour l'horizon ?
Une larme de feu apparaît avant la nuit.
Frisson d'un incendie !
Des nuages sombres
cernent les flammes !
la vitre de la voiture
te permet de garder la distance.
Tu aurais bien trop peur de te brûler !

De retour à la maison,
à l'abandon sur une table de chêne,
tu écris maintenant.
Tu es surpris par la violence
de la lumière de la lampe.
Rien à voir avec l'embrasement
du soir, tout à l'heure !

Tout y apparaît nu :
une pièce de ving centimes,
un couteau à manche de corne,
une bille d'acier, une nanas
qui valait dix billes de verre
dans les cours de récréation !

Toi seul est en errance !
Toi seul n'a pas de place !
Tu es perdu pour de bon
dans un monde figé
et c'est irrémédiable !

Effacement !
Peut-être est-cela qui transformait
le coucher de soleil sur l'autoroute
en lumière fascinante !

Effacement !
S'effacer, disparaître
dans le brouillard
pour qu'il ne reste
que ce qui doit rester !

Il n'y a personne !
Ici, il n'y a personne !
Plus de rôle à tenir !
Tes yeux éclairent aussi le monde
Laisse ton regard à sa nudité !

Tu es perdu, perdu pour de bon !
Même la tendresse semble parfois peser !
Tous ces visages que tu aimerais effleurer.
Mais il y a l'écart, l'incompréhension,
la croyance qui fait mur !

Si tes mains pouvaient parler,
elles déposeraient leurs poèmes
sur des épaules crispées,
des nuques trop raides,
des bras prêts a frapper !

Tes mains se taisent.
Tu restes seul à ton bureau,
entouré des lumières
qui s'allument une à une
dans la nuit !

Tu penses à ce jour déjà fini :
à peine un battement de paupière !

Il n'y a personne ici !
Personne !

Tout retourne au repos,

et tu continues à ne pas savoir dire !

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