samedi 23 août 2014

Deux ou trois mots réunis pour être avec la fleur qui s'offre, proche de sa fin, deux ou trois mots comme des grains de pollen, laissent à peine une trace. Tu descends le court chemin qui mène à un  batîment gris où dorment des livres que personne ne réveille. Et là, une trouée de lumière bleue argentée t'indique un passage dans toute cette noirceur !
Tu respires un peu plus. Tu veux continuer à voir. A l'arrêt de bus, tu parles un peu des horaires avec un homme, casquette vissée sur la tête. Il s'empresse de retourner à son téléphone, comme une bouée de sauvetage, pour échapper à l'inconnu que je suis !
Blessés, tous ! Inimaginablement blessés ! Resteras-tu dans ce cercle de sang ? Se décider à être ce que tu es : inimaginable miracle !
Le chien blanc de la maison du coin a le regard triste. Il s'allonge dans sa courette-prison parmi ses excréments, agite avec peine sa queue, accourt sans conviction à ton passage. La vie passe par d'autres vies. Ici, tout est figé, le chien a les yeux éteints !
Parfois tu esquisses un pas de danse au nez de ceux qui croient, durs comme fer à la mort !
On t'a tant de fois répété "Tiens-toi à carreau!" Le carreau se brise. Quelque chose tressaille, passe à travers la fente. Tu es léger, tu peux être léger, faire un pied-de-nez sans te retourner !
Tu t'échappes ! On ne te rattrapera plus. L'étoile s'est arrêtée juste au dessus de ta tête. Tu es léger comme la plume de duvet qui vient de passer devant ta fenêtre !
Deux ou trois mots réunis forment une plume qui va rejoindre ceux qui gardent le coeur ouvert !


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