lundi 2 novembre 2015

La colline a disparu.
La fenêtre est blanche.
Au lointain des ombres
fluctuent au passage
des masses de brouillard.
Parfois, j'aperçois
la ligne noire d'un tronc
ou les échancrures des feuillages.
Puis tout s'efface.

Un vol d'étourneaux
comme une flèche
ou un éclair
dans l'indistinct,
s'est déjà évanoui.
Je suis disponible.
Rien ne se passe
Rien n'advient.
Seul un regard
franchit la ligne
de la fenêtre,
marche sur les houppiers
de gauche à droite.
Aucun risque de tomber.

Une corneille monte
à la verticale de la vitre
en une palpitation
d'ailes noires.
Dans le paysage noyé
les oiseaux sont
des poissons bizarres,
les arbres des algues
des grands fonds.
Où suis-je ?
Peut-être est-ce
la seule question ?

J'ai rangé le bureau.
Un certain ordre règne.
Quand rien ne traîne
un repos se manifeste.
Je disparais dans le brouillard.
Restent quelques livres,
un dictionnaire étymologique
un pot à crayons,
une feuille blanche
comme promesse d'écriture.

Reste une regard perdu
dans le désert.
Les maisons d'en face
habitent des histoires
que je ne connaîtrai jamais.
Là-bas les fenêtres
sont toutes grises.
Aucun visage n'apparaît.
La ville s'est endormie
en pleine journée.

Je n'ai plus de pensées.
Je me suis perdu
avec sur les épaules
un manteau de brume.
Dans ce vide
des formes apparaissent
puis s'effacent
accompagnées
d'une caresse de silence.
Où suis-je ?
Les étoiles cachées
ne répondront pas.

Il n'y a personne
sur la chaise.
Le ciel est vide
de nuages et d'oiseaux.
J'écris quelques mots
comme on pose
des touches de couleurs
sur la toile blanche
qu'entoure la fenêtre,
quelques mots pour rien
qui tombent déjà
de l'arbre à paroles !


1 commentaire: