lundi 6 avril 2015

Rien de rabougri aux marches du soleil !
Quel est ce sourire qui s'étend à l'infini ?
Incroyable de se croire séparé.
Séparé de ce ciel qui se voile,
de toi qui prépare ton repas,
de ce cerisier qui revêt doucement
sa robe de marié.
Vite, tu passes entre les mailles
du filet que tu crées sans savoir pourquoi
et qui n'est qu'un songe.

Tu ouvres la fenêtre. Plus rien ne t'arrête.
Un clin d’œil, Te voilà de l'autre côté de la colline.
Réveille-toi ! Tire ce lourd rideau violet.
C'est plus qu'un rayon de soleil
qui pénètre dans la chambre.
C'est plus qu'un courant d'air.
Les rides tombent en poussière.
Des pétales sont posés dans tes mains.
Tu viens comme tu es avec des paroles
qui n'ont l'air de rien.
Tu viens parce qu'il y a des mots à surprendre.
Derrière cette histoire qui s'enferme dans la nuit,
se trouve une prairie toute simple,
de celles qu'on ne remarque pas,
couverte de fleurs banales,
mais c'est là qu'il sera bon
de s'asseoir sur un vieux tronc d'arbre à l'abandon !
Raconte-moi tout si tu le veux bien !
Le minotaure déjà s'éloigne. Une oreille est là
qui est un peu une chandelle dans ce dédale
où tant de fois tu as heurté les murs.
Le miroir ment ! Il vient fermer à double tour
l'espace où tu peux semer des graines qui te surprendront.
Comme c'est étrange d'apercevoir
ses ailes pour la première fois.
Comme c'est drôle de n'être plus attaché.
Est-ce vraiment possible ?
Tu te frottes les yeux?
Suis-je cette palombe qui du toit de la maison
se pose au sommet du grand frêne
en un vol plané ?
Suis-je cette mésange qui
se réchauffe au matin près
des bourgeons brillants du bouleau ?
Tu n'avais peut-être jamais respiré.
C'est la première fois que tu goûtes cet air,
comme on goûte du bon vin.
Il ne te manque rien, toi qui revêtait chaque matin
le vieux pardessus de ta journée
et qui rêvait de plage de sable fin
où le soleil t'aurait pris ton âme
pour te laisser un sommeil sans rêves.
Mais non, il ne te manque rien.
Il n'y a de trous nulle part !
C'est bien toi qui est là,
comblé par un sourire
qui n'a pas besoin de visage
et ne s'adresse à personne.
Les oiseaux emportent avec eux ce sourire.
Tu ne les retiens pas.
Tu ne retiens rien,
puisque que cela s'étend, cela s'apaise
et que le silence n'est pas une morsure !


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