samedi 7 février 2015

Un flot de lumière traverse la maison.
A peine entend-on des chants d'oiseaux.
Les feuilles vertes des bambous se couvrent d'or.
Un miroir posé sur le rebord de la fenêtre
est tourné vers le plafond.
Il n'y a rien à voir, il n'y a rien à saisir.
Deux ou trois boutures dans un pot de porcelaine
survivent tant bien que mal.
Dehors le sapin penche étrangement vers la gauche.
Les châtons du noisetier ressemblent
à des chenilles qui sèchent au soleil
pendues sur un fil !
Il n'y a personne, même aux fenêtres des immeubles.
La ville est éteinte en plein jour.
Il n'y a pas de vols d'oiseaux ou d'avions dans le ciel.
Seule une colombe surgie de nulle part
avec les plumes blanches de sa queue,
passe en éclair derrière le sapin.
Les ombres parfois dansantes
règnent en maître jusque sur la page de papier.
Inondé de lumière, voilà l'expresion qui convient !
Indondé à en plisser les yeux,
à en froisser les sourcils.
Les arbres sur la colline sont des peignes
des brosses noires qui ne servent à rien.
Sur l'écorce de leurs troncs on peut lire une histoire
aussi étrange que celle de l'homme.
Le vent apporte par son mouvement
un peu de vie entre les facades des immeubles.
Tout cela est sans importance !
Il y a tant de fausses raisons.
Il y a tant de malheurs qui auraient pu ne pas exister !
Il y a tant de voix qui ne laissent rien passer !
Cette intense lumière,
ce paysage qui ne bougera pas,
qui ne cherche rien,
remet tout en place !
Pourquoi cette inquiètude, ces rumeurs de guerre
si éloignées du chant de l'océan ?
Les boules blanches du chèvrefeuille restent paisibles.
le soleil est à l'oeuvre tranquillement.
les fumées s'évanouissent si vite dans l'air glacé !
Ce corps de toute façon est destiné à mourir.
Pourquoi tout précipiter ?
Cette pesanteur est à la fois terrible et salutaire.
Nous ne sommes jamais arrivés.
Peut-être n'arrivons-nous jamais ?
le monde est moins qu'un pétale de fleur !


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