samedi 28 février 2015

Petit tour dans le jardin.
des crocus un peu fripés
émergent de terre
avec un bout de cerveau
rouge de rhubarbe.
les perce-neiges sont
tous penchés
parmi les herbes grises.

Bain de soleil.
la terre semble
s'étendre comme un chat
pour n'en rien perdre.
Les ombres sont de retour,
accentuent le relief
de toutes choses.
Le jardin frémit, respire.
 
Toi, tu respires mal.
l'hiver encombre
encore tes bronches.
Cette lumière partout
vient réveiller
le désir peut-être.
Elle dépose son mystère
comme de la rosée.

Tu es en sursis
au cœur de cette fragilité.
Il n'y a pas de pouvoir ici.
Quelques pierres,
des feuilles qui s'effritent
entre le pouce et l'index,
et des bruissements invisibles,
la simplicité d'une caresse.

On est si loin
des paroles insidieuses.
les fleurs du lilas
se préparent sans vocabulaire.
Il y a des corps déposés
à même la terre
dans un linceul de grains
de poussière et de mousses,

des corps qui bientôt
vont se relever,
la doronique ou la primevère.
Tu laisses s'écouler
les yeux fermés
les glaires dans la glaise.
Quel âge as-tu
quand tu humes la sauge ?

Tu crois encore les mots
quand ils s'enfoncent
au pied des framboisiers,
quand un nuage
les happe bien haut,
que la colline a l'évidence
d'une jeunesse que rien
ne peut arracher !



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