lundi 9 juin 2014

Cerises abandonnées au plus haut de l'arbre, graines qui flottent au vent, oiseaux en promenade à couvert des arbres, voilà ce que tu vois ! Tu laisses du temps au temps. Tu suis le mouvement des feuillages. Les martinets passent en flèche pour donner vie à l'espace !
Tant de tendresse ! Serait-il donc trop tard ? Tant de combats ! Quelles armes peux-tu donc encore déposer ? Tout serait-il à reprendre, ou finiras-tu comme un tas d'argile qui craquelle ? La vie s'enfuira-t-elle par tes doigts comme une eau pure qu'on ne peut retenir ?
Le vent se lève. Les feuillages frémissent de plus belle. La robe rouge des cerises brille d'un éclat plus fort !
Dis-moi, après toutes ces années, tu ne vois pas encore l'abîme où tu t'abîmes, ce désir de n'être plus là, de disparaître en un sommeil dont on ne revient pas ?
Alors pourquoi ?
Pourquoi ne pas saisir la main qui se tend ? Pourquoi ne pas accrocher ton sourire à un autre sourire, et t'envoler soudain ? Pourquoi ne pas être disponible à cette vie nouvelle qui t'appelle ? Pourquoi t'accrocher à des rivages où la mort, lentement, se retire laissant des poissons d'argent mourir dans leur vase ?
Que cherches-tu à retenir ? Qu'as-tu peur d'abandonner, alors que les murs dans lesquels tu vis ressemblent peu à peu à une tombe ?
Oui, tout est peut être à reprendre, tout est à envisager comme une vie s'éclaire dans la rencontre d'autres visages. Tu ne peux rester là à te morfondre, à être un mort qui fond doucement au soleil de sa lâcheté !
Souviens-toi des regards qui voyaient plus loin en toi, espéraient pour toi ce pays que tu refusais de voir, avais tant de mal à habiter ?
Il est toujours temps que le temps ne devienne  une bouche géante qui t'engloutit, et où tu pourriras doucement jusqu'aux dernières jointures !
Vis vraiment, avant que ta vie ne devienne une mort lente, où les roses n'ont plus de parfum, les merles plus de chant  quand l'aube ouvre des portes secrètes !
Vis vraiment avant que ta mort signe le document final qui rejoindra d'autres formulaires qu'aucune larme n'a tâché, qu'aucun cri n'a percé, qu'aucune folie n'a embrasé !



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