samedi 6 septembre 2014

On s'active dans le jardin. Des bruits montent à ta fenêtre : un moteur, des coups de marteau, un volet qui claque, une voiture qui démarre ! Les nuages sont béats. Ils restent sur place comme s'ils se diluaient.
Les arbres sont sans impatience, ni patience d'ailleurs. Ils n'attendent rien. Ils sont agis par le vent, offerts au soleil. Ils ne résistent jamais à rien. Ils sont arbres jusqu'au bout des branches !
Toi, tu bouges un peu sur ta chaise d'osier. Tu croises et décroises les jambes. Tu n'attends rien, mais cela reste tout de même une attente indéfinissable !

Croassements dans le lointain, plainte d'une scie circulaire !

Tu n'attends rien, mais tu cherches encore. Les mots sont vraiment là comme une présence. Ils ne sont guère éloignés du babillement de l'enfant qui vient de naître ! Ils n'ont pas de message. S'ils révèlent quelque chose, c'est simplement une parole qui résonne au coeur de cette réalité, une colline légèrement ensoleillée, un après-midi de fin d'été. Ils n'ont pas plus de consistance qu'une fumée de cigarette !
Mais la fumée est légère. Elle forme des volutes bleutés où l'on peut rêver !

Puis tout disparaîtra, comme le bruit de la circulation, quand tu refermeras la fenêtre !

Ce sont tes mots, mais ils ne t'appartiennent pas vraiment. Ils s'échappent, ils s'envolent comme ballons gonflés à l'hélium ! Mais une fois couchés sur le papier, ils restent immobiles, traces d'encre, lettres plus ou moins bien formées. Tu es alors un peu orphelin avec tes interrogations silencieuses, aussi silencieuse qu'une nuit débordante d'étoiles !

Une moto remonte la rue de la colline. Vrombissement !

Aurais-tu fait un pas à côté de toi-même ? Où vas-tu vraiment ? Que reste-t-il ? Quel est ce vent qui se faufile ? Où s'effondrent tes rêves ? Inachèvement même de tes questions !

Et ces années qui viendront, qu'en sera-t-il ?

quelques cris d'enfants. Un moteur hoquette !

Tout rentre et s'échappe par la fenêtre. A l'intérieur ? Dehors ?
Tout disparaît avec les mots volants !

Tu ne t'endors pas. Ta respiration est comme la mer qui bat régulièrement la mesure sur le sable du rivage.

Des cloches sonnent, toutes proches, mais déjà tu te lèves pour fermer la fenêtre !


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