dimanche 27 juillet 2014

Toujours sur la corde raide, tu vacilles, de vide en vide. Il n'y a même plus une ombre.

 Le cri de la buse marque l'éloignement ! Le long de la route sinueuse, les bosquets d'arbre semblent venir d'un autre âge.

Et la feuille de l'arbre reste sensible à l'extrême. Elle exprime ton propre tremblement, tes propres vacillements. Qu'y-a-t-il donc là en cette fragilité ? Tout est déposé. la fuite d'un moineau est un signe d'évanescence. 

Tu guettes des ailes possibles dans le regard, ne croises que des corps dans la peine, des pieds qui martèlent. Qui te sortira de cette fondrière ?

Reflet dans la flaque : majesté d'un monde que seul le têtard trouble ! Reflet, ta vie,...et tout s'efface ! Tu as épousé ton péril comme d'autres choisissent l'armure, et tu ne trouves qu'une brûlure !

Rien ne t'a été laissé ! 

Tous autant que nous sommes, nous dérangeons le sommeil de la biche dans un fourré oublié. Craquement de branches ! Avant de s'enfuir, d'un long regard noir, elle toise l'intrus qui a profané son silence !

Qu'est-ce donc qui te prend tout et te laisse dans un cri qui ne dira rien à personne ?

Tu es devenu une fenêtre qu'une main ouvre négligemment, parfois, pour que les nuages prolongent leurs caresses. Rien ne s'y passe que l'éternel passage de ce qui vit !

Qui te consolera, sinon toi-même, libre de tout lien, consolateur comme une mésange sait le faire sur l'herbe qui ploie, pont fragile au dessus de l'obscurité de la rivière ?

Il est trop tard maintenant ! La fenêtre est entrée dans ton âme !

Les volets battent avec l'orage. La grande Aigrette regagne son gîte sous les éclairs.

Rien ne t'a été laissé ! Tu ne peux qu'être là, à ta place de solitude, pour que tout s'apaise et qu'un enfant s'endorme dans son nid d'étoiles, certain qu'on l'aime, même si les lèvres ou la main sur son front ne reviennent pas !


peinture de Toutounov

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