samedi 18 janvier 2014

Si l'hiver ne vient pas, qu'en sera-t-il du printemps ? Tu penses aux courses que tu as fait ce matin. Environné d'une telle abondance, tu ne savais par où commencer comme si envahi par tant de choses, tout perdait sens. Il a bien fallu se résoudre à choisir un article, puis un autre. Seule la caissière t'a souri. Ce fut l'unique éclair de sens dans cet océan de produits ! De retour à la maison, tu regardes le ciel se couvrir peu à peu. Tu penses à ceux qui te sont proches, qui ne peuvent accepter une vie insignifiante, une vie perdue pour un peu plus d'argent, un peu plus de confort pour s'endormir dans le néant. Est-ce cela vivre ? Est-ce cela ton désir ? Tu restes un long moment sans aucune réponse à tes questions. Tu vois près de toi des regards qui essayent d'aller plus loin, des sourires qui envisagent l'avenir. Serait-il possible de s'arrêter un peu, de prendre du temps, de découvrir chez l'autre de nouveaux continents ? Vas-tu ainsi figer la vie par tes jugements ? Vas-tu prendre le risque de voir plus loin qu'une parole malheureuse, un geste brusque ? Si tes actes te révèlent, tu sais bien que tu vaux infiniment plus que tes actes, et que cette valeur demeure malgré tes erreurs. Tu veux croire que cela est toujours possible, que du neuf peut surgir et que les plus belles fleurs poussent parfois dans les terres arides. Oui, ta liberté est là, entière, à l'instant où tu écris ! Tu peux déjouer les prophéties de malheur où ta vie s'assombrit, casser les cercles qui t'amènent à ne pas te respecter, à être le bourreau de toi-même ! Tu vois qu'un coeur brisé peut être une chance : à l'endroit de la blessure, il y a un point qui te permet de comprendre tout être, de comprendre même la méchanceté, comme l'épine fichée dans le dos de la sorcière qui poursuit Kirikou. Tu veux rejoindre ce point, y faire ta demeure ! Tu peux y rencontrer une douceur qui ressemble à celle d'une mère qui berce son enfant et qui peu à peu te donne de lire des secrets derrière les visages les plus fermés. Sans rien savoir, sans pouvoir expliquer, tu vois que ce point est le fanal dans ta nuit, une flamme que rien n'engloutit !




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