tableau de Hammershoi
mardi 31 décembre 2013
Tu sais que ce n'est rien. Tu ne comptes plus en années. Tu ne comptes plus du tout. A cette année qui vient, tu ne poses aucune question. Elle viendra avec son frimas, ses trouées de lumière, le cerisier en fleurs, le merle qui célèbre l'aurore. Elle viendra par ton regard, par ton accueil et même par tes larmes, et ce sera très bien. Tu sais que chacun suit son rêve et qu'il n'est pas bon de sortir brutalement un dormeur de son sommeil. Tu poursuis aussi ton rêve, mais il a l'intensité du réel ou d'un cœur qui bat. Tu écoutes cela depuis une contrée lointaine dans une vallée perdue où le torrent est le seul chant qui vaille la peine. Tu avances sur ce sentier avec une marque au fer rouge sur le front. Personne ne voit la cicatrice de cette brûlure. Mais tu la sens si fort. C'est elle qui t'arrache peu à peu au temps. C'est elle qui te parle au pied de l'arbre qui a toujours su t'accueillir. L'horloge peut sonner. Ces douze coups retentiront dans le vide. Tu écoutes ce qui vient de plus loin, ce murmure qui a le pouvoir d'apaiser toutes les blessures. Tu as rendu les armes. Tu n'as rien à défendre. Viendra qui veut. Tu ne veux plus voir cette souffrance, cette tristesse qui enferment les oiseaux dans leur cage. Tu cherches les serrures les plus secrètes pour ouvrir des portes à la dérobée. Tu n'en veux plus à ceux qui piétinent les roses sans comprendre par leur parfum l'histoire qu'elles racontent ! Que chacun aille donc vers son désir le plus fou ! La vie répond toujours à une folie et sa réponse dépasse les rêves de celui qui a rempli son cœur de gratitude ! Tu n'as plus peur ! Tu n'as plus honte ! Tu es tombé enceint d'une aube qui poussera son cri quand le tien se sera tu !
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