mardi 24 décembre 2013

Vent, que dis-tu de toi-même ? Ce soir, tu souffles fort. Que vas-tu emporter dans les rues de la ville ? Des passants pressés s'accrochent à leurs paquets pour ne pas s'envoler ! Et toi qui a senti la force du vent sur ton visage, quel est ton désir le plus profond à cette heure-ci ? As-tu croisé quelques solitaires, l'air hagard, étourdis par la ville fiévreuse ? As-tu vu les étoiles qui tournent avec le ballet de feuilles mortes sur les trottoirs ? As-tu rejoint ta maison comme un bateau arrive enfin au port ? As-tu trouvé là-bas des regards, des sourires ? Tu sais bien que tous ces cadeaux cachent autre chose, ce que tu devines dans le regard de ton enfant, cette attente, cette question ! Suis-je compris ? Suis-je aimé pour moi-même ? A-t-on vraiment approché mon univers ?
Nuit noire maintenant ! Le vent chante un peu par l’entrebâillement de la fenêtre. Îlots de lumières aux façades des immeubles. Chacun s'apprête comme il peut. Des enfants tournent autour des tables, picorent en cachette comme une volée de moineaux, des friandises. Toi, tu attends. Est-il vrai qu'encore une fois le monde ne changera pas ? Demain matin, tu ouvriras les yeux et ce sera simplement Noël. Peut-être des cris de joie au pied du sapin dans les maisons ? Tu ouvriras les yeux sur ta vie. Sera-ce vraiment la même ? Quel rêve t'aura traversé pendant cette nuit étrange où le vent continuera de mugir ? Et si une ombre de passage venait te dire :"Tu sais, imagine que ce soit ton dernier Noël !", qu'aimerais-tu vivre ? Comment vivrais-tu cette nouvelle ? Tu te lèverais peut-être d'une autre manière. Tu boirais ton café les yeux tournés vers le ciel et chaque gorgée aurait une saveur délicieuse. Tes proches t’apparaîtraient sous une autre lumière. Mais cette ombre est aussi un rêve. Quand on est grand, on ne croit plus au Père Noël, ni aux anges d'ailleurs ! Et pourtant qu'est-ce que ce désir de vivre, cette soif de tendresse, tu peux me le dire ?
Toi qui vis sur cette planète, à l'abri de la guerre, entouré de gens qui t'aiment, d'enfants rieurs, tu souhaiterais tant que cette paix s'étende un peu plus loin, traverse les murs, bouscule les frontières ! Ne vois-tu rien venir ? N'y aura-t-il vraiment rien de changer dans ce matin gris ? Toi seul peut le dire. Tout cela est entre tes mains. Demain matin, tu peux te lever comme si tout avait changé. Par ton esprit, c'est possible. Tu peux le choisir. Oui le vent aura disparu et à ta fenêtre un oiseau viendra frapper et chanter une mélodie qui ne quittera pas tes lèvres de la journée, ta mélodie, la tienne, vraiment la tienne !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire