Tu regardes cette petite fille dans le tram qui essaye fébrilement de déballer un cadeau. Elle jette un regard inquiet vers sa mère qui ne s'aperçoit de rien, absorbé par sa communication téléphonique. Le cadeau est un oiseau de couleur, en plastique, couvert de paillettes. Mais le papier transparent qui l'enveloppe résiste, et la petite fille n'ose interrompre sa mère qui continue à papoter. Oh, ce regard de l'enfant qui cherche quelqu'un comprenant sa détresse. Mais souvent, il n'y a personne ! Celui qu'on appelle grand est aveugle. Il est relié par son portable, mais il a rompu le fil avec son enfant.Tu sais que cela arrive si souvent...cette parole qui n'ai pas reçu, ce sourire auquel personne ne répond, ce désir profond rabroué d'une voix cinglante, ces fleurs sauvages donnés dans un élan fou et qui fanent oubliées à l'arrière d'une voiture !. Tu connais cette souffrance qui n'a pas de nom et qui plonge celui qui l'éprouve dans un océan de solitude. Et cette mère continue de bavarder, et l'enfant a peur maintenant d'abîmer l'oiseau ! Le tram ralentit. Il te faut descendre sans connaître la fin de l'histoire, et dans la rue noire, tu penses à tous ces soleils qui s'endorment, sans caresse sur le front, sans regard où il fait bon se découvrir aimable ! Et tu vois ces soleils qui s'enfoncent plus profondément dans les bras de la nuit, à la recherche d'une autre terre. Puisque personne ne veut de leur lumière, ils la gardent en secret sur leur île déserte. Qui maintenant trouvera le chemin ?
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