Tu sens bien que tu ne peux jamais te perdre totalement. Comment pourrais-tu définir cette étoile qui illumine ta vie ? Sa lueur est si timide, si pâle qu'elle n'attire vraiment pas les regards ! Et pourtant cette étoile, pas plus grosse qu'une tête d'épingle dans un océan nocturne reste là, comme si elle accompagnait chacun de tes gestes, de tes pensées ! C'est comme si grâce à elle, il y avait toujours plus large, plus vivant, plus joyeux en toi-même, comme si elle te montrait, à travers tes défaites, tes angoisses, ta mélancolie, un pays qui serait vraiment le tien, un pays déjà là et qu'il ne tient qu'à toi d'habiter. Pourquoi restes-tu accrocher à ces vieux oripeaux ? Pourquoi est-tu prêt parfois à défendre bec et ongles ce qui n'a aucune consistance, toi, ta manière de penser, tes jugements, tes névroses, ta tristesse, ton goût de la mort ? Et si ce vide que tu crains tant rayonnait de la lumière fidèle, tranquille paisible de ton étoile intérieure, celle que personne ne connait, l'étoile qui a un accès aux profondeurs les plus secrètes de ton être ? Et si cette angoisse de te voir dans ta nudité, comme si tu ne pouvais plus te définir était le signe qu'un mystère en toi advient ? Une image d'enfance revient en toi. Tu aimais plonger ta tête dans l'eau de ton bain pour essayer de retenir le plus longtemps possible ton souffle ! Tu laissais glisser lentement ton corps dans la baignoire, l'eau recouvrait ta tête peu à peu. Tu t'ensevelissais doucement. Puis venait le temps de l'apnée, où tu ne pensais à rien jusqu'au moment où le manque d'air te faisait jaillir hors de l'eau. Quel bonheur de respirer à nouveau ! de goûter comme si c'était la première fois une bouffée d'air ! Jaillissement ! Peut-être y-a-t-il là un peu du mystère de ton étoile ? Vie n'est jamais atteinte vraiment ! Conscience n'est jamais libre totalement ! Et pourtant...ton étoile t'entraîne. Elle vient chuchoter à ton oreille : Viens, suis-moi, c'est possible, oui vraiment !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire