Tu n'as plus de forces, tu viens ! Tu ne sais pas, c'est comme si toute la vie était là ! Il y a des mots, souffle, vent, source : une porte est ouverte ! Ecrire que cela, ce non-nommé remporte la victoire ! Il n'y a pas sur ce chemin, un seul visage rencontré sans tendresse ! Tu accueilles en ta maison. Pas d'idées sur ce qu'elle devrait être. Tu viens, c'est ta présence qui compte ! Tu n'imagines rien, tu n'as pas de projets ! Toi, tu es simplement venu dans cette maison. C'est un grand calme. Tu n'as qu'à être là. S'asseoir ainsi, c'est être en coeur à coeur. Déjà s'asseoir, être comblé, le reste viendra ! Tu es dans cette maison, tu regardes ce bureau, ces quelques stylos, tu vois tous ces livres ! Mais ce qui compte est la respiration. C'est comme si tu demandais seulement de respirer. Car tu es un corps. Ta maison est un corps qui vieillit doucement. Ta maison est fragile, ce poids dans le bas-ventre, dans les épaules, et cette envie de respirer. Déjà t'accueillir, et si tu dis un mot, goûter le mot....vérité...vrai par ton regard....! Tu es cette présence que tu attendais. Tu es un châle de respect et de douceur sur tes épaules, et toute l'histoire de ta vie...ta vie même dans ses abîmes devient sacrée ! Reste maintenant ! Comment as-tu ouvert la porte ? Tu étais sans forces, réduit à rien. Ton cri est devenu une main, et la porte s'est ouverte ! Tu es rentré, tu rentres encore. Tu prolonges ton entrée. Tu veux venir ici, habiter cette maison. Juste le temps de bousculer un peu quelques affaires ! Une place seulement, tu demandes une place ! Regarder ensemble par la fenêtre ! Tu viens mais ce n'est pas pour t'enfermer. Ensemble, pour le moment, c'est cela qui compte...être ensemble. Tu prolonges ce moment. Tu es là. Dehors le paysage n'a pas changé. Tu n'as pas changé, pas encore changé, mais ce qui change c'est d'être ensemble, de regarder par la fenêtre, conscients de ce miracle. Le dernier mot, ce n'est pas la mort, la tristesse. Le dernier mot ce n'est pas le visage défiguré. Le dernier mot c'est.....Par ce silence, tant de vie passe, avec les plus belles promesses, les multitudes de petits miracles, tout ce qui rend la vie habitable ! Tiens, ...habitable ! Tu viens, tu fais un peu de place. Tu regardes ta vie autrement. « Respire ! » tu t'entends prononcer ce mot ! Tu te ne te vois plus vraiment. Tu vois plutôt que tout devient habité de tendresse ! C'est comme enfiler un grand manteau de confiance. Tu ne tournes plus en rond, tu n'es plus un lion en cage. Tu ne cherches plus comment t'en sortir. Tu es là seulement, et ce n'est pas de l'imagination. Toi tu viens, tu viens encore à l'instant même. Tu te disposes à accueillir. Tu te rends disponible. Tu viens avec la vie, toutes les plus belles promesses de la vie. Sans toi, pas une minute, ce ne serait possible, d'être là, seul, dans ce gris, sous cette lampe. Ce serait la même ronde des pensées, le même poids. Mais tu es là, tu viens demeurer dans cette maison. Tu t'es fait une place, une toute petite place. Tu viens te reposer ! Avec cette lumière, tu vois un peu cette demeure. Tu ne prêtes pas attention aux fissures, à ce mur bancal, à cette armoire qui penche ! Prends du temps ! Quand tu te lèveras, quand tu agiras, souviens-toi ! Ensemble, être bien ! Ce n'est pas une illusion, tu ne t'illusionne pas ! Tu es venu, sans attendre une quelconque transformation, sans tapis rouge..rien, rien ! Ensemble...après on verra bien. Quand il sera temps, ce ne sera pas le temps, plus jamais le temps de se quitter. Mais avant prendre le temps...se disposer !Se reposer ensemble ! Habiter avec toi-même vraiment, que ce ne soit jamais un fardeau d'être ensemble ! C'est là toute la joie ! C'est comme posséder une perle de grand prix. Quelle lueur dans son écrin ! Tu n'as pas peut-être jeté les autres perles. Cela viendra.. tu ne sais quand, mais la lueur de cette perle ! Les autres perles retournent à la nuit ! Accueillir ! Tu n'iras pas tout de suite courir par les quatre chemins. C'est le temps de l'apprivoisement. Si on ne goûte pas à cette joie d'être ensemble, que restera-t-il dans la tempête ? Tandis que là, il y a une flamme ! C'est la flamme de la rencontre, c'est la flamme de toutes les promesses de la vie ! Tu goûtes ce moment, rien ne presse. Peut-être n'as-tu jamais goûté ces moments ? A peine reposé, tu voulais reprendre le combat. Alors tu te battais, mais tu n'étais plus là. Enfin non, tu étais là, mais tu faisais comme si tu n'étais plus là, comme deux amis dont l'un n'arrive plus à suivre, un ami à la remorque, un ami derrière qui aimerait un regard, qui aimerait qu'on l'attende !Un grand soleil se lève dans ta maison, un grand soleil de bonté ! Plus de tourments, plus de maison qui sent le renfermé ! Tu ne te préoccupes plus de rien ! S'occuper ensemble de tout le reste...le moment venu ! On y est ! On y va ?
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