dimanche 5 janvier 2014

A ta manière, tu suis l'étoile ! Que cherchaient donc les rois-mages ? Que cherches-tu en cet après-midi d'apparitions et de disparitions du soleil ? Les arbres calcinés par l'hiver tendent leurs branches dans une débauche de nuages. On croirait un incendie sans flammes. La ville semble dormir. Toi, tu songes à l'étoile, celle qui te comblerait vraiment, celle qui te permettrait d'accéder à une véritable liberté. Tu sais bien où elle s'est arrêtée pour les rois-mages, juste au dessus d'un enfant fragile et sans défense, un enfant à la merci du poignard d'Hérode ou de ton épée à toi, ta violence toujours prête à surgir ! Tu sais bien que cet enfant est en toi, mais il n'y est pas à la manière d'une poupée de cire sur la paille. Il y est comme la présence d'un funambule sur son filin d'acier ou d'une danseuse qui fait une pointe et tourne dans un miracle d'équilibre. Il y est à la mesure de ta révérence lorsque tu lui cèdes la place qui est la sienne, que tu occupes si souvent de manière indue, bouffi d'orgueil comme la grenouille de la fable ! L'étoile et l'enfant se sont rejoints. Les rois-mages ont offerts leurs présents et toi, tu offres ton présent, libéré du passé et ouvert à l'avenir. Les nuages maintenant ressemblent à des montagnes lointaines où demeure le silence. Mais sont-elles vraiment en dehors de toi ? Elles t'habitent, elles règnent en toi, sont la part virginal de ton âme. Tu lâches tout, tu abandonnes tout pour cet enfant, aussi réel que ce rayon de soleil qui révèle tous les défauts du bois de ta table de travail. Tu comprends que l'innocence absolue d'un enfant qui vient de naître est comme cette lumière. Il n'y a de juge que toi-même ! Ne quitte pas l'étoile des yeux, disparais en elle ! Si, toi aussi, tu es un roi, choisis là pour reine !


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