mercredi 31 décembre 2014

Par beaucoup de détours, tu cherches
une place ou une voix,
un lieu intérieur.
Ton envie, avant tout, c'est d'être en vie,
vivant, mais au plus large,
cordages, entraves par dessus bord !
Est-ce de cela que te parle la neige,
et ses étendues vierges parsemées d'arbres solitaires,
veilleurs dans le vent glacé ?
Les chevaux, s'ils ne regardent pas la clôture,
caracolent vers l'horizon
dans la force de leur souffle !

Toi, tu te vois prisonnier !
Qu'est-ce qui t'écrase tant ?
Quelle est cette marque au fer rouge
derrière le sourire, l'affabilité ?
Quel est ce désir de forêt,
de chemin absent,
de cabane ensevelie sous les feuilles ?

Pourquoi toujours se perdre,
trouver refuge dans la rêche écorce,
dans le nuage radicalement sans présence humaine ?
Pourquoi bondir jusqu'à la lune,
chercher à boire sa lumière,
découvrir une émeraude dans le désert ?
La lune sourit, mais son sourire est de glace !
Ses vallées n'abritent aucun abricotier !
Tu continues à garder tes chaînes et tes envies
te laissent à moitié-mort !

Tendresse, tendresse, ce qui se brise là,
le front contre le bois, tu ne sais pas !
le réel te ronge comme un acide.
Les os de tes pensées n'ont même plus de peau !

La pie, là-haut, sur le grand charme
du parc de Boudonville, défie les flocons, défie le vide et te fascine !
Tu es une pie qui se fige dans son cri !

Les toits blanchis aèrent la grisaille des arbres,
forment d'étranges marches jusqu'au sommet de la colline.
La fonte a commencé.

Il n'y aura pas de nouvelle année !
Il n'y aura que du temps,
un marteau et un burin pour le traverser,

et rester sans mots à l'apparition de l'orée !


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