mardi 1 juillet 2014

Tout est si fragile. Le fil d'araignée se brise d'un soupir. Tu avances et tu comprends. Tu n'as peut-être même pas commencé, comme s'il fallait que les nuages descendent sur terre ! Car il y a de la majesté, même en tournant la cuillère dans sa tasse de thé ! Tout est ainsi ...si fragile ! Est-ce possible que tout se recouvre de larmes ? Est-ce possible qu'aucun cœur ne dorme ? 
Dis-toi que tu peux ! Dis-toi que tout peut s'ouvrir ! Tous les envols d'oiseaux, dans un brusque mouvement d'ailes, deviendront des annonces. L'élancement du peuplier et ses feuilles qui tremblent t'appellent aussi à frémir, à être en sursis, à effleurer de tes pas le bitume, comme si tu avais peur d'être en trop !
Dis-toi que doit se déverser un poison qui te ronge les ailes dans le secret d'une chambre, et que se rassembleront devant toi des morceaux de toi-même que tu croyais perdu ! Dis-toi que tu écris comme on connait l'endroit où un baiser est à sa place !
Et tu sortiras d'un taillis de ronces, avec une couronne d'épines qui est devenu lumière, et tu seras encore plus fragile ! Tu ne pourras rien dire de ce qui t'arrive ! Tu obéiras à la graine d'épilobe qui se perd dans le vent !
Est-ce plus qu'une histoire de désir, comme s'il fallait réécrire le monde, lui révéler ses splendeurs avec des mots qui ont le poids de tous les cris de l'homme qui tombe, qui s'effondre, peut-être ne se relèvera plus !
Tu n'as que ta colline, le hêtre pourpre qui ne bougera pas, n'attends rien, accepte le coup sec du bec du pic-vert sur son tronc ! Tu n'as qu'un morceau de ciel bleu pour boire à longs traits de l'espace, boire, respirer en même temps !
Qu'y-a-t-il donc dans ce déchirement qui se perpétue ? Qu'y-a-t-il chez cet homme qui hésite au passage d'un train ? Qu'y-a-t-il  dans le cœur de cette femme qui prend chaque coup de marteau sur le mur de son voisin comme un coup sur sa tête, et qui n'en démord pas ?
Et pourquoi sur ce trottoir ensoleillé, une petite fille toute frêle, sac au dos, avance comme si rien ne pesait sur elle, et la rue devient avenue qui mène au château des rêves les plus fous !
Tu deviens le silence, tu deviens le vagabond avec son tatouage sur le bras :"Né pour mourir" !
Tu t'en veux aussi de n'être plus papillon, mais gros bourdon à moitié ivre qui se heurte aux vitres !
Peut-être passe-t-on à un autre temps ? Tout s’affole, tout se dérègle. Plus personne ne gère, et c'est très bien que les armures se désarticulent, que les rouages tournent en tout sens !
Il reste la pie sur l'if noir qui se balance au gré du vent ! Il reste la nudité qui se révèle ! Il reste ceux qui n'ont plus rien à perdre, qui ne s'accroche pas aux vestiges dont il ne restera pas une pierre dans l'aube qui sera une porte !
Tu gardes seulement ton souffle : peut-être que le ciel rentre en toi lorsque tu respires ?
Tu garderas le mouvement du stylo sur le papier. Tu garderas la page qui se tourne ! C'est ce chant qui avance dans les broussailles, qui n'a pas peur des ruelles perdues, des impasses où l'issue apparait dans une flaque ! C'est le feu allumé avec un bout de chiffon et des feuilles mortes, un feu qui réchauffe vraiment avec ses flammes amicales. C'est l'eau un peu trouble d'une rivière qui te rend ton visage au petit matin, et tu ne sais pas comment ! Quelque chose brille dans tes yeux. Tu serais capable d'arrêter un inconnu dans la rue pour lui dire que tu veux vivre !
Le s tombeaux enferment le vide, les os qui tombent en poussière, mais il y a parfois des pois de senteur dans les caniveaux, et ton coeur qui voudrait respirer plus fort, quitter sa cage, et effleurer tous les êtres universellement !



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