"Or d'infini, vous n'avez que l'amour et le désir de votre âme"
Catherine de Sienne
Où es-tu désir ?
La pluie grise envahit tout. Tu entends l'eau qui ruisselle dans les caniveaux. Tu attends qu'il se passe vraiment quelque chose. De l'or qui t'envahirait, impalpable, comme un retour, ou les flammes d'un simple feu de bois qui se prolongent, caressent tes paysages !
Où es-tu désir ?
Tu dois te lever au moment même où tu n'espères plus rien, comme un chevreuil qui surgit d'un fourré alors qu'on n'y pensait pas ! Des sous-bois en toi, à la lumière tamisée, attendent ton passage ! Tu peux être une pierre ardente dans sa fixité, mais fragile comme la feuille d'un tremble qui perçoit le moindre souffle. Et si tu t'enlises, allonge-toi sur le sable. Endors-toi ! Un rêve te réveillera où tu seras ce que tu dois être !
Crois-moi, tu ne dois pas mourir, avant le dernier battement de coeur !
La pluie grise envahit tout, sauf ce désir qui surgit de la cendre, de la coulée de boue, des ruines fumantes !
Tu te lèveras, tu te relèveras ! Il y a une parole en toi. Des arbres morts entravent les mots. La lueur de l'étang à l'horizon noirci de taillis et de ronces est ton seul réconfort. Il y a une parole trop à couvert sous les sapinières, une parole qui est aussi un rire, ou la tendresse de la rosée sur les ombellifères.La pluie grise redouble d'intensité.
Mais elle ne coule pas en toi. Elle ne t'emporte pas !
Où es-tu désir qui fait pâlir les désirs qui ne mènent à rien ? Quelle terre nouvelle va surgir à la répétition du cri ? La chicorée sauvage se balancera-t-elle dans les hautes herbes de ce pays vivant ?
Tu te tiens près des roseaux ou des foulques trouvent refuge pour leur nichée. Tu gardes aussi ton secret. Tu redoutes la martre voleuse d’œufs ! Tu attendras encore en solitude, apaisé de ton manque comme une fleur qui s'ouvre, mais n'est jamais ouverte !
Passage du cygne noir insaisissable !
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