A la croisée tu arrives, là où les appels se perdent, là où la voix ne porte plus, étendue où le regard cherche en vain un point d'appui. Passage de l'épervier, comme pour soulever ce qui doit être soulevé !
C'est l'heure où passe un souffle qui est derrière ton dos, prêt à accompagner ton premier pas. C'est l'heure où le couteau non-sanglant tranche ce qui est à trancher. Une autre parole est venue par les herbes sauvages qui émergent à l'aube de leur bain de rosée !
C'est l'heure où tu franchis la crête, quittes l'ombre de la vallée pour surgir avec l'aube des cimes qui dessine une promesse. Tu deviens le serviteur, heure par heure, de l'imprévu, là où la tendresse éveille la première étoile de l'enfant graine.
Tu acceptes que le silence enfante une parole qui ne t'appartienne plus, celle que tu prononces en ton absence, sans y être pour rien, celle qui est avec ton corps, non plus comme l'habit, mais comme le sang !
C'est l'heure où le miroir n'a plus aucun espoir. Tu gagnes l'absence et la paix pour que s'y écoule la violence sans nom qui balafre la lumière du jardin toujours offert !
Tu ne te sers plus des mots. Tu te donnes à ce qui vient quand ne reste plus qu'un sourire échappé de l'abîme, là, accompagné de qui te veut du bien, avec le chant des anges dans les arbres, la timidité des mésanges qui se posent à peine sur les branches, et tout être humain qui prend ses distances avec la mort !
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