Tu l'accompagnes plus loin.
La joubarde a toutes ses étoiles près d'elle.
Aucune ne s'échappe
avec le premier flocon de neige.
Tu lui montres
le passage de schiste noir
où les nuages ne s'accrochent à rien.
Tu as rendu les armes,
devant l'aurore qui veut
prendre toute sa place.
La chevelure blanche de la cascade
est une caresse pour ce qui doit mourir.
Tu ne sais pas
comment tu te tiens
sur cette crête
qui est le seul fil
où peut passer ta vie.
Le mont de granit et de ravines
surgit fantomatique
dans son écharpes de brumes
où disparaissent les choucas.
Où que tu tournes le regard,
il est là, dans sa présence définitive,
posé, ancré, arrimé,
prêt aux épousailles.
Il n'y a plus de direction.
Il n'y a plus d'histoire.
Il n'y a plus que ton regard
qui se délivre,
apprend à lire le silence brisé
par la pierre qui glisse
sous le sabot du chamois
qui ne veut voir personne,
déchiffre l'énigme des runes
sur l'écorce des bouleaux,
loin du langage de l'homme,
écume qui disparait
au bord du torrent.
le réel ne pèse que tourné vers toi-même.
Un lit d'or
d'herbes sauvages
t'invite à un autre sommeil,
comme si tu pouvais
te regarder dormir,
écouter ton souffle
qui chante avec les trembles
dans la brise née du soir,
juste au moment
où tu t'accordes un répit,
à l'instant précis
où la lumière n'est plus
tout à fait celle du soleil,
lorsque la montagne
devient une ombre,
s'approche pour t'étreindre à peine,
te chuchote la seule chose
qui vaille la peine !
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