Derrière la souffrance, plus loin,
dans un silence bruissant, comme le vent dans les trembles, se tient
un murmure. Chaque jour il te raconte une histoire aussi simple que
celle du moineau perdu entre deux travées dans un grand magasin. Il
y a l'éclat particulier d'une rose trémière, auquel tu ne peux
échapper, un nuage à la beauté envahissante qui prend la place de
tes pensées. Tu te mets à sourire de ton bavardage incessant. Ce
murmure, lui, se signale par une paix que tu ne comprends pas ! La
brume de l'aube d'été près de la rivière disparaît si vite,
comme ce murmure. Mais il est possible de le surprendre. C'est comme
une larme en train de naître qui n'ose pas glisser sur la joue.
Personne ne se rend compte de sa présence et pourtant, elle est là
! Parfois elle ne signale rien, elle est venue comme un papillon qui
n'a plus de chemin ! Elle est comme un trou d'aiguille par lequel
passe toute la tendresse du monde ! Tu vois alors et tu comprends ,
mais jamais tu ne pourras redire ce murmure ! Il vient à toi, il est
l'étoile qui se met à briller autrement, une nuit, juste pour toi.
Et cette étoile t'attire, elle te parle. La foule qui passe à côté
de toi ignore ce mystérieux dialogue. Tombe-t- on amoureux d'une
étoile ? Et pourtant, toi seul a remarqué cet éclat. Puis chaque
jour, d'autres murmures te surprennent ! Tu n'habites plus une terre
désolée, mais une terre qui te parle, t'offre une
histoire nouvelle, comme un bout de pain ou une goutte d'eau pure
apportés par un oiseau de nulle part dans ton désert ! Alors tu te
tiens derrière ta souffrance comme on s'éloigne d'une tempête de
cendres. Tu deviens guetteur de murmures, tu a foi en leurs
promesses. Tu devines la beauté d'un cercle qui se referme, tu n'as
de regard que pour ce qui traverse ton ciel !
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