lundi 16 février 2015

Passent les jours, passe la colombe
entre les branches dénudées du bosquet.
Passe la fumée et la grisaille de ce jour !
Tu es une voile qui a des yeux
et tu te perds au sommet immobile
des grands arbres.
Un peu plus de mots, un peu plus de sable
jetés à la volée, et la terre continue
de tourner autour du soleil !
les anges se taisent et leurs harpes
deviennent des fenêtres ou un reflet
dans une flaque solitaire.
Tu es cette vie qui ne démontre rien,
l'eau d'un torrent en pure perte.
Ce vide et ce silence deviennent des amis
qui ne retiennent rien,
deux enfants qui se donnent la main,
sautent à cloche-pied
au rythme de leur rire.
Tout s'ouvre en toi
comme les pages d'un livre
où rien ne peut être lu,
même si tout se met à chanter !
Cette ampleur naît d'une douce ignorance,
là où personne n'est à convaincre
près de la pierre aux reflets d'or
ou du bouvreuil qui frissonne sans questions
derrière sa haie.
Ta bouche bée prolonge ce cri muet !
Tu fais lentement ton nid dans l'éclair !
Tu deviens un passeur d'étoiles
qui filent sans demander leur reste.
Ce voyage a-t-il un commencement ?
Aura-t-il une fin ?
Même en ton sommeil des histoires s'enlacent.
Tu portes en ta besace des lueurs lunaires.
Au matin, c'est un sourire qui sort des draps
puisque tu as la main ouverte.
Des plaintes t'ont traversé comme un couteau.
Le sang qui coule de cette blessure
apporte enfin la paix.
Qui maintenant te ramènera
à l'embuscade du miroir ?
Tu partages ton pain et c'est toi-même
qui a choisi de vivre.
Ce que tu bois jusqu'à la lie
accroît jusqu'au vertige ton désir.
Tu ne peux rester seul quand
sous la terre noire et froide
murmurent des fleurs !
Tu continues de naître !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire