Par la fenêtre de la bibliothèque , tu aperçois les arbres qui se transforment avec l'arrivée de l'automne : un cerisier parsemé de feuilles rouges, un ginko biloba tacheté d'or. Encore beaucoup de bruits de pas dans le hall, de voix qui montent et puis qui s'éteignent. Tu te détaches de tout cela, tu t'en vas ! C'est un drôle de chemin que tu prends, un chemin de silence. Les ombres et les rêves disparaissent, et tu marches intérieurement là où il n'y a plus rien, comme s'il te fallait récapituler quelque chose, comme s'il fallait que s'évanouissent à tout jamais les fantômes qui te hantent, même si depuis longtemps déjà tu sais qu'ils n'ont aucune réalité ! Tu as soif de réel, un réel qui te donnerait cette paix que tu cherches tant ! Et tu sais que ce réel passe par la vérité d'un partage où enfin l'on peut croiser quelqu'un comme deux oiseaux se croisent dans l'immensité de l'espace avec ivresse. Tu supportes mal ces rencontres de façade où chacun garde son secret, son mystère. Est-on venu sur terre seulement pour fonctionner ? Quelle est cette angoisse de la réussite que tu découvres sur tant de visages ? Quelle est cette marche forcée pour être un simple rouage dans une course folle qui détruit peu à peu notre humanité? Tu as besoin de temps, tu as besoin de lenteur, tu as besoin de douceur entre les êtres, de visages détendus, de vérité et d'étoiles dans le regard ! Tu as besoin de te retrouver, de quitter l'étourdissement universel, d'être passeur d'un mystère qui cherche sa demeure en chacun, pour venir s'y reposer !
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