Quand tes yeux s'ouvrent, et que tu
vois réellement, quand tu as abandonné toutes tes histoires, tous
tes rêves, que vois-tu ? Dans cette nudité qui se rapproche presque
de la nudité absolue, et qu'il ne te reste rien que ce réel qui te
saute aux yeux, ton réel, le tien, dans toute sa vérité, quand le
masque tombe, que tu n'es rien sans vérité et sans partage, que
vois tu ? Quand tu ne parais plus, ne brille plus, ne joue plus de
rôle dans ce théâtre où tu croyais être bon acteur, mais que tu
es simplement heureux d'être si pauvre, si démuni, quand le vent
emporte les dernières feuilles de ton arbre, et que tu ne peux plus
cacher ses branches tordues qui crient vers le ciel, quand tu
découvres la haine que tu te portes, que tu ne veux plus de ce
jugement, amoureux seulement d'un espace où tu t'aimes toi-même,
que vois-tu ? Quand ceux que tu aimes sont toujours ceux qui t'aime,
ceux que tu as aimé te jettent à l'abîme, et ceux qui t'ont aimé
ne t'aimeront plus jamais dans l'oubli de leurs promesses, que
vois-tu ? Quand l'hiver approche, que la neige bientôt recouvrira
les dernières traces de pas sur des chemins perdus, quand le vent a
trouvé un passage dans la muraille de la peur et du refus, que tu te
pardonnes d'être ce que tu es, de n'avoir pas su, de n'avoir pas pu,
de n'avoir pas vu, quand le coeur brisé tu te découvres un coeur
plus large qui porte toutes tes blessures, toutes tes amertumes et
quand en cet instant tu n'es rien d'autre que ta vérité, que vois-tu ?
Un homme, une femme qui marchent vers leur âme, n'abandonneront
jamais !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire