dimanche 6 octobre 2013

Quand tes yeux s'ouvrent, et que tu vois réellement, quand tu as abandonné toutes tes histoires, tous tes rêves, que vois-tu ? Dans cette nudité qui se rapproche presque de la nudité absolue, et qu'il ne te reste rien que ce réel qui te saute aux yeux, ton réel, le tien, dans toute sa vérité, quand le masque tombe, que tu n'es rien sans vérité et sans partage, que vois tu ? Quand tu ne parais plus, ne brille plus, ne joue plus de rôle dans ce théâtre où tu croyais être bon acteur, mais que tu es simplement heureux d'être si pauvre, si démuni, quand le vent emporte les dernières feuilles de ton arbre, et que tu ne peux plus cacher ses branches tordues qui crient vers le ciel, quand tu découvres la haine que tu te portes, que tu ne veux plus de ce jugement, amoureux seulement d'un espace où tu t'aimes toi-même, que vois-tu ? Quand ceux que tu aimes sont toujours ceux qui t'aime, ceux que tu as aimé te jettent à l'abîme, et ceux qui t'ont aimé ne t'aimeront plus jamais dans l'oubli de leurs promesses, que vois-tu ? Quand l'hiver approche, que la neige bientôt recouvrira les dernières traces de pas sur des chemins perdus, quand le vent a trouvé un passage dans la muraille de la peur et du refus, que tu te pardonnes d'être ce que tu es, de n'avoir pas su, de n'avoir pas pu, de n'avoir pas vu, quand le coeur brisé tu te découvres un coeur plus large qui porte toutes tes blessures, toutes tes amertumes et quand en cet instant tu n'es rien d'autre que ta vérité, que vois-tu ? Un homme, une femme qui marchent vers leur âme, n'abandonneront jamais !

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