dimanche 11 octobre 2015

Les couleurs d'automne viennent du ciel.
Le feuillage des arbres change par le haut.
La sève se retire, cela paraît compréhensible.
La colline s'anime de teintes nouvelles.

Qu'est-ce qui se retire doucement de ma vie ?

Cette soif, je la regarde bien
J'essaye de ne pas tricher avec elle.
C'est comme un coin de fer
qui s'enfonce dans une souche.

Qui tient la masse ?

La souche s'éclate peu à peu.
Quelque chose s'écarte.
Il n'y a rien à dire de ce qui apparaît.

C'est comme une éclaircie,
aussi fugace soit-elle.
Au travers du maillage serré des nuages,
entrevoir un espace est un soulagement.
C'est comme si cela respirait là-haut.

J'ai soif et étrangement, il n'y a
aucune avidité.

Je regarde cette soif aussi bien
que l'on voit un verre d'eau pure
resplendir au bord d'un buffet.
Je vois le coin de fer qui s'enfonce
dans la texture en cernes
de la souche.

Ce qui advient n'est plus
de l'ordre de la parole.

C'est semblable au passage
en flèche d'un oiseau.
On dit que Ramakrishna
voyant passer quatre oies blanches
dans un ciel gris
s'est évanoui brutalement.

Vision trop intense.

Qui arriverait à retenir
un oiseau de passage ?

Plein de trouées sont apparues dans le ciel.
Le soleil vient même
adoucir les feuilles fatiguées
du cerisier en contre-bas de la maison.

Ce la parait facile de répondre
à cette question :

"Y a-t-il vraiment
une seule chose
de plus importante que moi
dans l'existence ?"

"Un main qui s'attarde ?
un sourire sans calcul ?
une larme qui ouvre un océan?
un cri que l'on aimerait
prendre dans ses bras ?"

Peut-être !

Qu'est-ce que j'essaye de voir ?

Le coin de fer s'enfonce.
Le ciel est déchiré
à perte de vue,
à perte de tout !




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