L'automne prépare sa visite. Tu ranges un peu ton bureau. La lumière éclaire un livre qui traîne sur le parquet, puis diminue soudain. Tu regardes le dos de tes mains légèrement fripé ! Éclair blanc et noir, tu viens de voir passer une pie ! Un arbre ondule comme si le vent était prisonnier de ses branches !
Tu ne sais pas si tu penses. Tu te méfies des mots qui chantent un peu trop. Et pourtant ta porte n'est pas fermée. A qui frappe, tu ouvres, c'est comme cela !
Une rougeur sur les joues, un œil qui cligne, une voix qui tremble, un être humain crie, appelle derrière le masque ! Inutile de tricher ! Qui n'est pas fragile ? Qui n'a pas le coeur qui se serre quand un visage se détourne ou baisse la tête ?
Tu n'es rien, à peine une ombre. Elever la voix n'y change rien ! Un pigeon à la recherche d'une miette évite de passer devant tes pieds ! Tu n'es rien, rien qu'un être humain, avec des trous partout, qui attend son bus, se lève le matin, s'assure devant la glace qu'il a toujours un visage, même s'il voit bien qu'un reflet n'est rien aussi !
La haut, le vent frissonne. Tout est ouvert. On s'y perd de vue comme on se perd dans les yeux d'un nouveau né !
La-haut, la tête disparait. Peut-être y-a-t-il un coeur, mais il n'est pas tout seul. Les nuages sont toujours accompagnés, ou se tiennent la main. Encore faut-il rêver que les nuages ont des mains, ou que les roses blanches qui ne sont pas encore gelées veulent te parler ?
Ce serait tellement simple qu'on s'entende, comme les asters dans leur gerbe. Pas un qui cherche à écraser l'autre ! Faudrait tous avoir le coeur sur la main des nuages à la place de notre tête !
Et cela te fait sourire...des humains-nuages en voyage qui voguent sans violence, sans verser de sang !
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