Tout près du ciel obscur, je ne suis qu'une question ! Ne répondez pas trop vite, car tous les mots tombent en poussière devant les yeux ouverts, à l'approche de l'hiver. Est-ce une chanson ? Je n'en sais rien, je vois plus loin que ce ciel noir, ces arbres hérissés qui griffent les nuages. Je veux voir plus loin, mais reste une interrogation, un point, un grain bientôt sous la terre. "Vis !", me dit-on. "Ne te pose pas de questions, ou bien prends les réponses qu'on te donne pour du coton !" "Calfeutre-toi, qu'il n'y ait plus d'espace, plus de questions ! "Vis, oublie !" et meurs comme une bête docile va à l'abattoir ! Mais rien n'y fait ! Je suis là, chaque jour un peu plus nu, devant la fenêtre. Les feuilles d'or du cerisier tremblent avec le vent du Nord. Je tremble à l'intérieur, sentant bien que tout m'échappe, étant une feuille fragile et presque morte qu'emporte le vent ! Alors je pose ma question. Je la pose avec ma soif, je la crie avec mon cri. Pourquoi suis-je ici, bien au chaud, à l'abri. J'étouffe sous cet édredon ! Pourquoi rejette-t-on cette peine, ce désir fou ? Pourquoi fuit-on quelqu'un qui aime ? Qui suis-je pour de bon, pourquoi l'abandon ? Pourquoi des enfants qui veulent vivre finissent par mourir ? Pourquoi des vieillards qui attendent la mort n'en finissent pas de mourir ?
Mais qu'il se taise avec toutes ces questions ? C'est insupportable ! Tu nous embêtes, tu nous déranges, vis et oublie !
Je ne veux pas, je ne peux pas ! Toutes ces questions n'en sont qu'une ! Chemin, vie, vérité, emmène moi plus loin !
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